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Étienne de Valance a vécu l'odyssée de la Panhard CD
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Poitevin de souche, Étienne de Valance a participé à l'aventure de la Panhard CD, qui gagna au Mans en 1962. De passage à Poitiers, il égrène ses souvenirs.
Les organisateurs de la concentration annuelle de Panhard CD, qui se tient ce week-end dans la Vienne, ont invité Étienne de Valance à parler de ce modèle mythique dont il a suivi l'éclosion fulgurante : il n'aura fallu que quelques mois, en 1962, pour que cette voiture atteigne la plus haute marche du podium aux 24 Heures du Mans.
Rien ne prédestinait Étienne de Valance à vivre une véritable passion pour l'automobile. Rien, sinon, peut-être, cette demeure de famille située entre Payré et Couhé, à deux pas de l'endroit où Marcel Renault trouva la mort, en 1903, lors de la course Paris-Madrid...
Et pourtant, c'est bien ce même Étienne de Valance qui fut l'un des artisans de l'extraordinaire aventure de la Panhard CD. Ce petit bolide hors-norme, doté d'un moteur d'à peine 702 cc, remporta le prix de l'indice de performance lors de la trentième édition des 24 Heures du Mans, en juin 1962, alors qu'en février de la même année, ce modèle n'existait qu'à l'état de plan !
« J'étais rentré chez Panhard en 1950, à titre temporaire, se souvient ce natif de Poitiers. Finalement, ce temporaire a duré 15 ans puisque je n'ai quitté l'entreprise qu'au moment de la fusion avec Citroën, en 1965. »
A l'époque de son entrée dans la grande usine automobile de la porte d'Ivry, à 21 ans, le jeune Poitevin n'est arrivé à Paris que depuis trois ans. « Ma famille est poitevine depuis 1750, rappelle celui qui est aujourd'hui octogénaire. Je suis né à Poitiers, chemin des Sables, comme mes six frères et soeurs. J'ai été baptisé à la cathédrale ; puis je suis allé à l'école Saint-Joseph avant de partir au collège de Couhé, de 1941 à 1944. Ce n'est qu'en 1947 que ma famille a déménagé à Paris. »
Faute de bateaux, ce sera la voiture !
Dans la capitale, le jeune Étienne suit une formation de radio naviguant de marine, mais il ne peut la mettre à profit : « A cause de la guerre, il n'y avait plus de bateaux ! » Ce sera donc la voiture.
Trois ans après son arrivée chez Panhard et Levassor (« La première marque à avoir lancé la fabrication de voitures en série, dès 1891. »), Étienne de Valance crée le service de presse de la firme. Deux ans plus tard, il devient responsable de la partie sportive. Et enfin responsable de l'avant-vente. « Comme son nom l'indique, l'avant-vente rassemble toutes les étapes qui précèdent la vente du véhicule : les salons d'exposition, la publicité, mais aussi les courses, où l'on tente de faire briller nos modèles... »
Victoire au Mans en 1962
Côté courses, l'année 1962 sera celle de la consécration, avec la Panhard CD. « Ces initiales sont celles de l'ingénieur Charles Deutsch, qui nous avait rejoints juste après que son associé, René Bonnet, lâche le gant, se souvient Étienne de Valance. Le 20 janvier 1962, il nous présente le grand plan de la future CD. En avril, on fait des essais au Mans avec une voiture à peine terminée. En mai, on termine deuxième aux 1.000 km du Nurbürgring, juste derrière une Bonnet-Renault. Et, en juin, on gagne l'indice de performance au Mans avec une moyenne de 142,3 km/h sur 24 heures et une consommation moyenne de 11,5 l aux 100 km. »
C'est le début de la légende. L'engouement est tel qu'une petite série est mise en production en 1963. Il en sortira 168 exemplaires, dont 16 sillonnent les routes de la Vienne (lire ci-dessous) ce week-end.
avis aux amateurs
Des Panhard sur les routes de la Vienne, ce dimanche
Sur les routes du Sud-Vienne. Ce dimanche matin, une étonnante cohorte de vénérables automobiles de marque Panhard sillonnera les routes du Sud-Vienne, entre Lathus et Poitiers. Après une première journée de promenade hier (où les belles ont exhibé leurs chromes de Dienné à Lathus, en passant par Romagne, Saint-Martin-l'Ars, l'abbaye de la Réau, le circuit du Vigeant et L'Isle-Jourdain), les pilotes-collectionneurs reprennent le volant ce matin, entre Lathus et Poitiers via Moulismes, Bouresse, Vernon et Nouaillé-Maupertuis.
> A Poitiers, de 10 h à midi. Ceux qui n'auraient pas eu la chance de les croiser sur la route pourront se rattraper en allant admirer les belles rutilantes, entre 10 h et midi, sur le parking faisant face au bâtiment des Feuillants, boulevard Chasseigne à Poitiers. C'est là que seront regroupées les 16 Panhard CD de cette concentration.
> 10 % de la production. Ce modèle est directement issu de la voiture de course ayant gagné l'indice de performance aux 24 Heures du Mans en 1962. Or, il n'a été produit que 168 véhicules de cette série entre 1963 et 1965... Ce sont donc près de 10 % de toute la production de cette voiture mythique qui seront rassemblés à Poitiers. Jamais concentration n'aura aussi bien porté son nom !
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CONCENTRATION PANHARD. Seize voitures Panhard, du mythique modèle CD qui s'est imposé au Mans en 1962, ont sillonné la Vienne, ce week-end, à l'invitation de Pierre Courset (à gauche). Il pose ici à côté de la voiture de Mme Delagarde, la fille de l'ingénieur qui mit au point le célèbre bicylindre Panhard.